BLOODY MARY
La perle d’hémoglobine…
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La crevette Bloody Mary, nappée d'une robe rouge sang (Grade A) à rouge bordeaux aussi intense que l’hémoglobine (Grade S), est issue d’une sélection récente et très poussée, non pas d’une souche « red » comme on pourrait le penser, mais d’une souche « shoko » descendant directement des souches sauvages et endémiques retrouvées dans le milieu naturel.
Plus sensible et délicate que ses ascendantes, elle se prédestine davantage aux connaisseurs qui disposent de bacs libres à leur offrir, sans cohabitation à l’idéal, notamment dans une optique d’élevage. En effet, cette souche, encore assujettie à un fort travail de sélection, est encore peu répandue dans le monde aquariophile et mérite amplement de s’y développer.
Biensûr, ne suscitant pas de paramètres de maintenance complexes ou techniques, elle peut également intéresser les novices en aquariophilie des crustacés afin d’agrémenter haut en couleurs leurs aquariums d'eau douce. Mais il est bien à mesurer que, même si la Bloody Mary propose une couleur rouge proche de la perfection, elle demeure plus fragile que la plupart de ses semblables Néocaridinas.
Mais de quelle fragilité parle-t-on sur cette souche intégrant pourtant bien cette large famille des néocaridinas, pourtant réputées faciles? Tout simplement, tel le fruit d’une sélection hyper poussée, la Bloody Mary dispose d’une moins grande tolérance sur la moindre variation de son environnement, tant sur la qualité que sur la température de l’eau. Elle également très sensible au moindre stress. Ceci rend son acclimatation moins certaine et une perte de quelques individus ne s’exclue pas jusqu’à un mois après son incorporation dans un nouveau bac ou après un changement d’eau un peu trop conséquent.
Pour ces raisons, bien qu’élevée sous les mêmes conditions que toutes mes crevettes, la Bloody Mary demande plus d’attention et de vigilance dans sa maintenance notamment sur les changements d’eau à réaliser plus fréquemment mais plus modérément mais également sur les temps de filtration d’eau et de mise en lumière du bac, que je programme plus longuement pour optimiser l’oxygénation et plus progressivement pour n’illuminer le bac qu’après immiscion de la lumière naturelle dans la pièce.
Il est à noter qu’il n’est pas si évident de se procurer une souche « Bloody Mary » de qualité autant en terme de brillance que d’intensité hémoglobine de la couleur, sur les mâles et les femelles, le tout avec une haute stabilité reproductrice et bien issue d’une lignée « shoko », malgré l’offre importante en France apposée à la dénomination. La prudence est donnée aux futurs acquéreurs, qui pourraient rapidement être confrontés à des individus « rouge » issus de la grande lignée « Red » qui n’a strictement aucun rapport avec la Bloody Mary. Après plusieurs tentatives infructueuses face à des Sakuras Red, Red Fire ou Red Painted, largement survendues, et un zeste de ténacité, j’ai enfin pu acquérir une souche intéressante se devant encore d’être travaillée dans le temps pour parfaire sa génétique récente. Avis donné aux amateurs de la sélection et aux plus passionnés !
Pour réussir votre élevage, en plus des conseils précédant, je vous recommande de prendre connaissance des règles de bases relatives à la maintenance de nano-crevettes néocaridinas, pour les plus novices, ou de bien appréhender les conditions de maintenance de mes crevettes, au plus simple du possible en suivant le lien ci-dessous.
Particularités et comportement :
En termes de comportement, la Bloody Mary se veut modérément farouche lorsqu’elle occupe un volume qui lui est spécifiquement dédié où le calme règne. Dans ces conditions, elle se montre et se déplace à souhait au sol, sur les plantes ou les décors. Toutefois, tout dérangement (entretien, jardinage, nettoyage du filtre, allumage de la lampe…) devient rapidement un facteur de stress bien identifiable par la fuite et la cachette d’une majeure partie de la colonie. La Bloody Mary apprécie peu les intrusions dans son environnement. Il est donc recommandé de les minimiser afin de conserver la tranquillité de sa population, particulièrement lorsque plusieurs femelles sont grainées. Il n’est pas rare de voir des matures grainées dépérir après un stress trop important ou de trop longue durée lié à une intervention de maintenance par exemple.
Les Bloody Mary peuvent cohabiter avec des nano-écrevisses et quelques poissons pacifiques de type néons, nez rouges, platys, guppys et mollys uniquement si elles disposent de nombreuses cachettes naturelles où se réfugier (racines, noix de coco, écorces, pierres, plantes aquatiques).
Toutefois, après essai de cohabitation, j’ai remarqué que leur reproduction, notamment le grainage des femelles, était plus fréquent dans une ambiance plus calme. J’ai donc opté pour le transfert de ma population dans un nanocube de 30 L spécifiquement dédié à leur bien être qu’elles partagent seulement avec différentes variétés d'escargots d'eau douce (planorbes, anentomes helena et melanoïdes). Alors sans gêne récurrente, je les y vois bien plus largement promener et chercher de la nourriture en toute sérénité comparativement à leur cohabitation primaire avec des juvéniles poissons.
Cet aspect de leur tempérament ne doit toutefois pas laisser sous-estimer leur instinct colonial envers d’autres souches de crevettes. Après une période de cohabitation avec des caridinas Red Crystal, je me suis rapidement rendu compte que les Bloody Mary, comme d’autres néocaridinas, avaient tendance à entrer en conflit avec ces dernières, autant pour les zones de cachettes que pour l’alimentation. Bien que la littérature indique qu’une cohabitation entre néocaridinas et caridinas ne pose généralement aucun souci, je n’ai pu que constater une différence de comportement au détriment d’une des populations, ici la Red Crystal, dont la colonie était toutefois bien moins importante que celle des Bloody Mary. Cette différence en termes de taille de colonie a sans doute contribué à la dominance des Bloody Mary mais j’ai préféré ne pas poursuivre l’essai pour le bien être de mes deux populations. Cet instinct sensiblement conflictuel ne ressort toutefois pas avec d’autres souches de néocaridinas avec lesquelles elles partagent sans conflit leur territoire.
Globalement, je recommande donc plutôt d’envisager cette variété si vous disposez d’un bac à leur réservez spécifiquement, particulièrement dans l’optique de la reproduction. Ceci au regard de leur discrétion et de leur sensibilité mais aussi pour pérenniser cette souche qui se veut encore réellement rare. Ce conseil ne s’adresse qu’aux aquariophiles qui souhaiteraient développer et travailler avec passion la souche. Pour tous ceux qui ne recherchent qu’un simple agrément, un bac communautaire peut s’envisager avec les variétés de poissons citées à la condition de bien le planter. Par contre, si une cohabitation « multi-couleur » avec d’autres souches de crevettes s’envisage, il est préférable de choisir des souches néocaridinas et de veiller à un équilibre quantitatif des populations de chaque souche. Poissons carnassiers et territoriaux à prohiber bien entendu (bettas, scalaires, clichidés etc...).
Les cachettes ont véritablement leur importance pour cette souche qui apprécie fortement les racines et les demi-noix de coco renversées où les femelles, plus sensibles, peuvent passer du temps. Elles suscitent également une bonne densité de végétation pour se reproduire. J’ai opté pour un ornement de bonzais en mousse de java où elles peuvent se hisser pour occuper toute la hauteur d’eau, et une décoration d’anubias sur racine qui donne de quoi s’abriter.
En terme reproductif, la Bloody Mary, issue d’une sélection plus poussée, ne présente pas un rendement aussi élevé que ses consœurs néocaridinas d’autres couleurs, comme par exemple les Red Cherry ou les Blues Velvet très prolifiques. En effet, d’ordre général, les femelles grainent moins fréquemment et se veulent plus fertiles sur les saisons intermédiaires du printemps ou de l’automne. Elles suscitent également une colonie d’une certaine importance, composée de plusieurs femelles, pour reproduire avec plus d’aise. Eleveur, soyez vigilants sur ce point. Au cas inverse, il n’est pas rare de perdre des femelles grainées gagnées par le stress d’un manque de protection de leur propre communauté.
En terme de taille, elles demeurent dans le standard des néocaridinas, atteignant à l’âge adulte un 3 cm pour les femelles et guère moins pour les mâles dépassant majoritairement les 2,5 cm.
Les zoés Bloody Mary naissent avec une robe très claire, quasiment grise et très légèrement empreinte de tonalités rougeoyantes. Leur pigmentation se développe assez vite dès le jeune âge à chaque mue jusqu’à l’âge subadulte où la couleur rouge uniforme éclate. L’aspect purement hémoglobine est totalement atteint en fin de maturité juste avant l’âge adulte.
Sur les individus adultes d’âge mûr, selon l’origine de la souche, il n’est pas rare de voir la couleur rouge sang évoluer en fin de vie avec des reflets grenats ou d’un rouge plus terne, voire sensiblement chocolat à la teinte cuivré, rappelant la Shoko dont elle est issue. Cette particularité s’explique par la sélection récente et la provenance de sa lignée. Biensûr le travail de sélection vise l’objectif de maintenir un beau et intense rouge sang sur toute la durée de vie de l’individu mais la génétique n’est pas une science parfaitement maitrisable. Restons donc humble dans le travail de sélection mené par de nombreux passionnés pour apprécier dans le temps le fruit des efforts fournis visant à atteindre la perfection.
Ma sélection de souche :
Après une longue recherche d’une véritable souche Bloody Mary, encore rare, et de régulières déceptions face à tout ce qui n’en était absolument pas comme des Red Fire ou Sakura Red classiques, survendues sous l’attrayante dénomination de la bloody, j’ai fini par abandonner les acquisitions chez des amateurs passionnés voyant une évolution défavorable de mes 1ères et 2ème générations qui perdaient en intensité de robe et produisaient des individus de robe rouge orangée ou rouge marbrée typiques des lignées de Red. Vous aurez compris qu’il est extrêmement difficile d’éviter la surenchère de cette souche très souvent totalement ou partiellement mélangée à des individus bien colorés de lignée Red, moins onéreux à la base mais commercialement surexploitables , mais bien entendu non issus de la lignée « shoko » d’où vient la Bloody Mary.
Cette usurpation, très régulièrement rencontrée avec cette souche encore bien rare en France, m’a poussé à réorienter mes cheptels acquis et impurs vers une production en Red Cherry pour repartir sur une nouvelle et véritable souche de Bloody Mary, pure, bien née et biensûr très chère, cette fois importée d’un grand élevage professionnel du Luxembourg.
Sur la base de cette nouvelle population, j’ai pu apprécier à leur juste valeur mes reproductions sous la robe Bloody Mary. Au niveau des femelles, je note toutefois mais très faiblement toujours quelques variantes de robe vis à vis de la sélection souhaitée ; certaines prenant un rouge totalement opaque extrêmement brillant mais moins ancré dans le ton « hémoglobine » (environ 5%). Par contre, aucune d’elles ne formule de robe relative aux lignées Red, la Sakura Red ou la Red Fire, démontrant que ma population se veut bien issue d’une haute sélection des shokos ; aspect enfin des plus positifs. Par contre, la qualité des mâles, en terme d’intensité et d’opacité de robe, se veut nettement plus faible comme pour toutes souches de Bloody Mary. Largement moins colorés, ces derniers présentent une robe fortement marbrée d’un rouge hémoglobine très prononcé mais non uniforme, contrairement aux femelles. Sur les deux sexes, il arrive de voir naitre un faible mais logique pourcentage de shokos (moins de 5%).
La Bloody Mary se veut une souche encore bien trop récemment sélectionnée pour espérer mieux en terme de stabilité de robe dans les deux sexes et dans l’âge. Cette problématique touche l’ensemble des éleveurs de la variété qui tâchent à l’unanimité de poursuivre avec grand sérieux le travail de sélection nécessaire pour stabiliser une souche offrant une robe rouge sang intense, dotée d’une exceptionnelle brillance, et uniformément répartie sur l’ensemble du corps de la crevette, autant pour les femelles que pour les mâles. Acquéreurs de Bloody Mary, vous voilà informés, cette variété demande encore un fin de travail d’amélioration sur les souches vendues au niveau européen, bien que les souches asiatiques soient déjà nettement plus avancées.
En terme de taux de stabilité, on peut donc estimer que toute souche de Bloody Mary, quelle qu’elle soit et quelle qu’en soit l’éleveur, ne dépasse pas un seuil de 50%, étant donné la robe non ancrée des mâles, qui est une problématique généralisée. Toutefois, sur cette souche récemment développée, le seul fait d’obtenir un taux de fiabilité de 90% sur les femelles est déjà un grand pas en avant comparé aux productions asiatiques. Le travail de tout éleveur doit consister au bon maintien de ce taux sur les femelles et à la nette amélioration de celui des mâles. Pour se faire, seuls les mâles les plus fortement pigmentés se doivent d’être conservés comme reproducteurs. La sélection, pour eux, se veut donc draconienne. L’appliquant, je commence à voir apparaitre quelques mâles à la robe plus uniforme. Je n’hésite pas à déclasser les autres de ma population actuelle.
Ainsi, je dispose d’un cheptel reproductif encore en développement, du fait de la sélection, composé d’une vingtaine de femelles adultes en moyenne et d’une petite dizaine de mâles hautement sélectionnés et régulièrement rafraîchis par du mieux. Cette population rend la disponibilité de ma souche encore très aléatoire, d’autant que je n'hésite pas à réaliser très régulièrement de grandes sélections rigoureuses en éliminant tous individus qui ne correspondent pas précisément aux critères attendus, même si ces derniers présentent de plus en plus de points positifs.
Pour l’instant et aux prémices de ma 3ème année d’élevage de la souche, je ne prévois pas d’incorporer de nouveaux individus mâles et femelles visant à régénérer la génétique, attendant de trouver un éleveur qui dispose d’une souche de plus grande stabilité encore sur la robe des mâles, ce qui reste un petit parcours du combattant.
La souche proposée se veut donc intéressante, comparativement à la grande majorité des souches disponibles en France, pour tous ceux qui souhaitent poursuivre l’indispensablement travail de sélection et d’affinage mené depuis quelques années par de nombreux passionnés et professionnels. Ceci dit, je ne recommande pas de mélanger cette souche à une autre afin de conserver sa bonne orientation actuelle. Biensûr, hors élevage, cette souche peut parfaitement se proposer à ceux qui ne souhaitent simplement qu’agrémenter leur bac d’une belle couleur rouge sang.
Conseils d’acclimatation :
Acclimatée aux eaux dures et calcaires usuelles du sud de France, son acclimatation ne pose aucune difficulté sur toutes les régions soumises à des paramètres similaires de l’ensemble du pourtour méditerranéen, que ce soit en plaine et sur le littoral, où toutes régions à dominante calcaire.
Dans ces conditions, un simple ajout d’eau d’un quart du volume de transport chaque 20 min durant 1h30 à 2h est largement suffisant.
Les Bloody Mary peuvent également parfaitement s’acclimater à des eaux plus acides de montagne, du nord de France ou des régions à dominante forestière ou à des conditions de maintenance sous eau osmosée. Je préconise alors un goutte à goutte plus lent sur une période de 2h30 à 3h au minimum.
PRIX :
Envoi possible toute l'année sauf en période de grand froid ou de canicule estivale. Frais de port : 12 € supplémentaires |