AMANO JAPONICA
La grande japonaise au pep’s inépuisable…
La crevette Amano Japonica (Caridina Multidentata) est fortement réputée en aquariophilie pour ses capacités de nettoyage et de consommation d’algues vertes, base de son alimentation dans la nature. Découverte au Japon dans le fleuve Yamoto par Takashi Amano, d’où elle tire son nom, l’Amano Japonica est un grand invertébré d’eau douce dont la taille varie entre 3,5 et 4 cm pour les mâles et 5 à 7 cm pour les femelles. Très attrayante à observer, caractérielle et occupant avec vivacité le volume d’un bac, elle est aujourd’hui très prisée dans le monde aquariophile d’autant que ses conditions de maintenance sont très faciles.
Vivant de façon grégaire et en communauté, il est recommandé d’implanté un minimum de 5 individus dans un bac de 100 L au minimum. A l’état naturel, des bancs de centaines d’individus ont été observés, témoignant de leur grande sociabilité. En mon sens, une colonie de 10 individus est à privilégier pour son bien-être en captivité.
Avec cette variété, il ne faut pas s’attendre à une agrémentation colorée de son aquarium. Présentant un rostre hyalin, plutôt gris, crème ou brun translucide, sensiblement incliné vers le bas, elle ne comporte sur ses flancs que des traits et points foncés (marron à noir), plus ou moins denses d’un individu à l’autre. Nous sommes loin des couleurs prononcées typiques aux caridinas ou néocaridinas. Ceci dit, leur coloration peut sensiblement varier en fonction du milieu de vie et du régime alimentaire fourni. Les Amano Japonica ne disposent pas de pinces mais de très longues antennes proprioceptives.
Autre avantage de la variété, les perspectives de reproduction en aquarium sont quasi nulles, même si un fréquent grainage des femelles s’observe. En effet, sa progéniture suscite des étapes complexes de passage en eau saumâtre pour se développer.
Réalisant depuis plusieurs mois des essais, au titre de la passion, je peux confirmer que ce processus demeure complexe, n’étant pas encore parvenue à un quelconque résultat malgré un respect rigoureux des différents protocoles décrits pour se faire plus bas.
Pour maintenir des Amano Japonica en bonne santé et profiter au plus de leurs pétillantes personnalités, je vous recommande de prendre connaissance des règles de bases relatives à leur maintenance ci-dessous.
Paramètres de l'eau :
Température de l'eau : Les Amano Japonica tolèrent une très faible amplitude thermique de 20 à 28°C. S’agissant d’un facteur auquel elles sont sensibles, je recommande un maintien à température ambiante en période estivale entre 21 et 24°C sans sur-climatiser la pièce et, pour l’hiver, de chauffer le bac entre 22 et 26°C, en gardant une vigilance particulière aux changements de saisons où le thermique peut brusquement varier, aspect qu’elles tolèrent difficilement.
Ph d'eau : Le maintien d’un PH moyen oscillant entre 6,8 et 7,2 est à privilégier ; toutefois elles peuvent tolérer une amplitude sensiblement plus grande du PH de 6,5 à 7,5 voire 8 au plus selon certaines descriptions faites.
Dureté de l'eau : En moyenne une amplitude de 5 à 10 °GH se veut idéale sachant qu’elles peuvent tolérer un minimum de 3°GH. Mais attention à ce type de valeur, en dessous de 3°GH, les crevettes ne trouveraient pas suffisamment de minéraux pour construire leurs exosquelettes et en mourraient.
Qualité de l'eau : j'ai opté pour la simplicité de l'eau du robinet, naturellement calcaire, laissée reposée 24h avant tout renouvellement d'eau pour réduire la teneur en chlore et éviter les brusques variations thermiques. Je renouvelle 40% de l’eau du bac chaque semaine pour le conserver propre et non pollué, en réalisant un entretien systématique d’aspiration du fond afin d’éviter de gros renouvellements d’eau. Une forte oxygénation est indispensable à leur maintien, je dispose d’une pompe bricolée afin de permettre une forte réinjection d’eau en surface et apporter un bon taux continu d’oxygène. Je ne coupe pas cette pompe en nocturne, elle tourne en permanence. En terme de pollution d’eau, une teneur en nitrates < à 10 mg/L et une teneur en métaux lourds de 0 mg/L sont à surveiller.
D’autres éleveurs mélangent l’eau du robinet en plus ou moins forte proportion avec de l’eau osmosée. Certains préconisent les eaux ambrées grâce à l’introduction de feuilles de catappa pour reproduire leur biotope naturel. Après essai, je n’ai trouvé aucune différence à leur comportement. Seule une conductivité de 320 μS à 550 μS doit être respectée si vous usez d’eau osmosée.
Type de sol : sol neutre en gravier non coloré (ou sable) avec quelques coquillages pour maintenir un taux de calcaire satisfaisant pour faciliter les mues. Aucun mimétisme ne s’observe avec les Amano Japonica. Des racines, des pierres et des petits cailloux parsemés au sol sont également intéressants pour cette souche, dans la mesure où cela se conforme à leurs conditions de vie fluviale naturelle.
Lumière : cette variété est peu sensible au choc lumineux mais apprécie aussi l’obscurité (très actives en nocturne) particulièrement lorsque les femelles sont grainées. Je programme un éclairage quotidien entre 9h à 11h et 16h à 20h, mon bac se situant dans une pièce peu lumineuse à l’aube ou à la tombée du jour.
Produits annexes : je n’utilise aucuns produits régulateurs de la qualité de l’eau et aucun engrais pour plantes, généralement plus ou moins nocifs sans exception pour les crustacés, préférant des valeurs plus naturelles pour mes protégées. Les renouvellements d’eau hebdomadaires permettent à eux seuls de bien maitriser les paramètres. Comme toutes les crevettes, les Amano Japonica sont très sensibles aux métaux lourds et particulièrement au cuivre. Si vous utilisez des produits, engrais ou même médicaments pour poissons, il est important de bien lire la composition du produit pour vérifier l’absence de métaux, même à l’état de trace, avant de l’insérer dans le bac. Ceci vaut pour l’usage de certaines pierres de décoration qui peuvent en contenir, notamment les pierres d’origine volcanique (fer, cuivre, zinc).
Alimentation :
La crevette Amano Japonica adapte sa couleur en fonction de ce qu’elle mange. Réputée pour être une grande consommatrice d’algues vertes et implantée dans de nombreux aquariums pour cette raison, elle verra la couleur de ses points latéraux prendre une teinte plus verdâtre avec l’algue comme ressource alimentaire principale. Toutefois, détritivore et omnivore, elle a également besoin de minéraux et de protéines animales et végétales issus d’animaux et de plantes mortes.
Ceci impose de diversifier son régime afin de lui apporter tous les compléments nécessaires. Bien que de nombreux principes d'alimentation sont développés sur internet, j'ai favorisé une alimentation variée et naturelle à base de légumes bios tranchés en rondelles puis bouillis ou transformés en pellets (épinard, salade, concombre, courgette, courge...). Etonnamment, les Amano Japonica n’apprécient pas les bonbons d'orties ou de pissenlits, contrairement aux néocaridinas, ni les pellets à base de betteraves, carottes ou fruits. Ceci-dit, elles apprécient les comprimés à base de spiruline pour poissons de fond et qui leur procurent beaucoup de nutriments dont elles ont besoin.
Elles consomment également les restes de nourriture pour poissons (paillettes pour guppy/platy dont elles raffolent) ainsi qu'une nourriture spécifique pour crustacés, sous forme de boulettes ou granulés, achetée en animalerie.
Je nourris mes Amano Japonica chaque soir en alternant les produits spécifiques aux crustacés et les légumes ou pellets légumineux. Elles consomment aussi les restes de paillettes de leurs colocataires poissons que je nourris le matin.
Pour faciliter leur acclimatation, il est recommandé d’introduire les nouveaux individus dans un bac bien cyclé et bien planté, disposant d’algues déjà formées, de mousse de java, de bucephalandra et de plantes flottantes.
Particularités et comportement :
Très active, l’Amano Japonica est une grande crevette fort intéressante à observer, curieuse et maline à souhait mais surtout dotée d’un tempérament bien trempé. Très rapidement après son introduction dans un bac et un tour de propriétaire, elle n’hésite pas à s’accaparer les meilleurs recoins où elle peut se cacher et se nourrir à guise. Et gare à ceux qui s’approcheraient de trop près, taquine, elle sait user des petits crochets de ses peréiopodes pour faire déguerpir les poissons les plus curieux.
Gourmande, elle flaire en une fraction de seconde la nourriture et sait parfaitement choisir les meilleurs morceaux. Il n’est pas rare de la voir chiper une pastille de spiruline à un ancistrus ou un Kuhli et partir en nageant, le précieux dans ses chelas… Cette méthode lui permettant d’attraper de la nourriture est fréquente à observer et se veut d’une efficacité redoutable. Il n’est pas rare non plus de voir certaines femelles malicieuses faire des aller-retours en fond de bac pour récupérer des aliments et aller les cacher sur leur zone de plaisance, entre les feuillages ou dans des recoins de racine, créant alors une sorte de réserve, parfois conséquente, qu’elles consomment par suite paisiblement.
Vous l’aurez compris, profitant de sa carrure, l’Amano Japonica n’hésite pas à rivaliser pour son espace ou son petit confort. Biensûr, ce comportement demeure pacifique et sans agressivité, mais offre à l’aquariophile passionné beaucoup de substance à l’observation.
D’ordre général, cette grande crevette privilégie les racines et les plantes situés hors courant et proposant un bon support en hauteur pour se reposer et observer son environnement. Il n’est toutefois pas rare de la voir descendre et remuer tous les graviers du bac en quête de nourriture. Sur ce sujet et sans pouvoir l’expliquer, mes Amano Japonica prennent toujours un grand plaisir, après chaque siphonage du sol, à cacher les graviers noirs apparus en surface pour ne faire ressortir que les blancs. Cela leur prend usuellement une journée à toute ma colonie (une quinzaine d’individus) dans une forme de travail à la chaîne aussi saisissant que sidérant... Je ne parviens à comprendre la raison de ce « rangement » dont le résultat est toujours époustouflant. J’ai remarqué le même comportement à chaque trou créé par un de mes ancistrus. Systématiquement, elles se mettent à l’œuvre pour restituer un sol parfaitement plat et blanc !
Outre ce toc qui doit bien avoir une raison, l’Amano Japonica n’est pas recommandé à tous ceux qui voudraient voir éclore leurs pontes de poissons. Chipeuse, la moindre grappe d’œufs fait l’objet d’un festin avare de toute la colonie. Vous êtes prévenus, en quelques heures, il n’en reste rien.
Comme mentionné préalablement, les Amano Japonica vivent en grande colonie. Leur sociabilité est importante et nécessaire à leur survie. Un groupe de 10 individus est à privilégier sur un volume adéquat. Toutefois, l’agrément du bac doit être réalisé avec soin et leur proposer de multiples cachettes et zones de repos plantées hors du courant créé par le système de filtration.
L’Amano Japonica se veut également très curieuse lors des opérations de maintenance du bac. S’approchant facilement des outils, il faut rester vigilant à ne pas les blesser par des gestes brusques.
Peu farouche, et fortement gourmande, il est assez usuel de les voir quémander de la nourriture aux heures habituelles des repas devant la vitre du bac. Sa grande taille permet de voir précisément leurs yeux bouger et vous observer dans tous vos mouvements. Elle n’hésite pas non plus à se déplacer rapidement devant la zone du bac où vous vous trouvez afin d’être dans les starting-blocks au nourrissage.
Et ne vous trompez pas, sans aucun doute dotée d’une certaine mémoire, vos Amano Japonica seront différencier et anticiper vos tentatives d’intrusions dans le bac et leurs objectifs : toute intrusion d’un outil de nettoyage ou d’une nouvelle plante passera inaperçue, ce qui est loin d’être le cas pour une épuisette ! Si jamais, prévoyez du temps pour les attraper sans oublier qu’elles sont futées !
Habitat et cohabitation :
Les Amano Japonica, vivant 2 à 4 ans, peuvent cohabiter sans aucun problème avec des poissons pacifiques de type néons, nez rouges, platys, guppys, mollys et même tétras et rasboras si elles disposent de cachettes naturelles (racines, noix de coco, pierres, plantes aquatiques) et que le volume est suffisant pour chaque population. Toutefois, la cohabitation avec d’autres types de nano-crevettes est déconseillée, à l’exception des crevettes bambous disposant d’une taille suffisante pour contrer les tentatives d’intimidation des caractérielles Amano Japonica.
Comme toutes les crevettes, elles muent leur exosquelette environ tous les mois et se veulent vulnérables à ce moment, préférant se cacher le temps que leur nouvelle carapace durcisse. Il n’est pas rare de les observer consommer l’exosquelette mué qui contient les minéraux nécessaires à leur propre carapace.
Mes Amano Japonica partagent un 200 L avec quelques platys, mollys, néons, rasboras, tétras, cordydoras, ramizeris et ancistrus ainsi que certaines variétés de très gros escargots et de jeunes écrevisses Alleni de Floride. La cohabitation se déroule à merveille en raison du tempérament calme de ces variétés. Toutefois attention à la cohabitation avec des Alleni de Floride adultes ou de grandes tailles (>10 à 12cm) dont le comportement peut être très agressif ; il est préférable de les maintenir dans un bac spécifique.
Afin d’éviter les conflits liés à l’occupation d’une même strate, notamment pour l’alimentation, je recommande de limiter sa population de poissons de fond qui, par avidité, pourrait prendre le dessus sur les Amano Japonica en terme de rapidité de prélèvement de nourriture en fond de bac, les entrainant alors vers une sous-alimentation néfaste. Ceci bien qu’il soit relevé que leur caractère les en protège ; les Amano Japonica n’hésitant pas à donner quelques coups de pattes pour pousser les intrus qui tenteraient de chiper la friandise escomptée, ce qui les rend sympathiques et amusantes à détenir.
Bien entendu, les poissons carnassiers et territoriaux sont à prohiber (bettas, scalaires, clichidés etc...).
Reproduction :
Il est tout d’abord intéressant de savoir sexer les Amano Japonica :
- les femelles, bien plus grandes et imposantes que les mâles, disposent d’une cavité sous l’abdomen où elles maintiennent leurs œufs grâce à de longs pléopodes (petits cils en franges). Ces derniers, très mobiles, leur permettent de brasser et d’aérer les œufs en permanence jusqu’à l’expulsion des larves. Autre signe distinctif, les flancs des femelles comportent plus de traits sombres que de points, ressemblant à une ligne en pointillés.
- les mâles, plus petits et fins que les femelles, ne disposent que de pléopodes beaucoup plus courts qui ne permettent pas de maintenir des œufs. Ils comportent également quasiment que des points sombres bien individualisés sur leurs les flancs et non des traits.
Pour reproduire les Amano Japonica, il est impératif de bien connaitre et de respecter leur cycle de vie naturel. Ces crevettes sont amphidromes, c’est-à-dire que leur progéniture, naissant sous forme de larves, nécessitent un passage en eau saumâtre pour se développer et atteindre le stade juvénile.
A l’état sauvage, au Japon, la reproduction a lieu généralement au printemps lorsque la température se situe autour de 26°C. En aquarium, j’ai constaté qu’elle était quasiment mensuelle, même sans chauffage. La femelle, féconde juste après la mue, porte et ventile ses œufs jusqu’à éclosion en larves sur une période d’environ 4 à 5 semaines. Chaque femelle peut porter jusqu’à 500 larves minuscules. Une fois délivrées par la mère en eau douce, les larves pélagiques dérivent avec zoo et phytoplancton jusqu’aux estuaires et marais côtiers où l’eau du fleuve rencontre celle salée de la mer. Cette dérive se veut progressive en terme de dosage de salinité, ce qui induit que les premières mues des larves se déroulent dans un habitat d’eau saumâtre jusqu’à leur métamorphose en mini-crevettes de 5mm. Alors capables de nager, les juvéniles remontent le courant pour rejoindre les eaux douces de leurs parents, dans une eau se désalinisant progressivement également, et y resteront définitivement. Grandissant relativement vite, les juvéniles atteindront la taille de 2cm environ au bout de 3 mois.
En aquarium, deux protocoles de reproduction tachant de respecter ce cycle ont été décrits, sachant qu’il est arrivé qu’une reproduction fructueuse s’effectue intégralement en condition d’eau douce dans de grands bacs très plantés. Ceci laisse penser que deux variétés distinctes d’Amano Japonica pourraient exister. En essai depuis plusieurs mois sans succès pour l’instant, je persiste par passion pour mieux comprendre cette variété et ses besoins reproductifs. A titre d’échange pour ceux qui souhaiteraient s’y tenter, voici les protocoles suivis et mes points de blocage (en jaune).
Protocole 1
Jour 0 :
Eclosion des larves en eau douce, de préférence dans une eau verte à 26°C riche en algues pour nourrir les larves. Ceci impose de préparer 1 mois en amont un bac fortement planté en mousse de java où les paramètres doivent être similaires à ceux du bac communautaire où se trouve la mère. J’use personnellement de l’eau du bac communautaire pour son remplissage puis j’y incorpore la femelle grainée quelques jours avant l’éclosion. Une autre méthode consiste à récupérer les larves dans le bac communautaire, mais en présence de poissons qui les consomment avidement, cela est simplement impossible.
Jour 3 à 5 :
A ce moment, la larviculture débute et les larves doivent être transférées dans un bac d’eau de mer dosé à 33/34g/L (salinité). D’autres éleveurs préconisent une salinité de 17g/L en privilégiant l’eau de mer pour se faire. Bien entendu, le passage d’un bac à l’autre doit s’effectuer en douceur et l’introduction de phytoplancton, base alimentaire des larves, est impérative à ce moment. Personnellement, je retire peu à peu la mousse de java de mon bac initial dès le début de mon très lent goutte à goutte d’eau saline pour obtenir le dosage requis (plutôt 33/34 g/L à mes essais). Le dosage salin, fonction du volume du bac et de l’eau déjà présente, demande quelques calculs matheux. A noter qu’il est impératif à ce moment et dès le début du goutte à goutte, d’introduire le phytoplancton élevé dans un autre bac d’eau saumâtre en phase préparatoire (phytoculture). J’ai tenté plusieurs méthodes d’introduction de sel à l’aide de sel pur, puis d’eau d’étang saumâtre et enfin d’eau de mer. Quelques variantes se sont observées dans la mobilité des larves mais pour l’heure sans véritable explication. Pour la phytoculture, j’ai tenté des aliments pour coraux de mer, composés de phytoplancton, trouvés dans le commerce. J’ai récemment lu qu’une souche de Dunallella Salina était bien plus bénéfique aux larves pour les amener au stade final de leur développement, ce sera mon prochain essai.
NB: Je ne parviens à dépasser 8 à 10 jours de survie des larves à ce stade 2 mais pas au delà. Plusieurs pistes s’envisagent, celle notamment de l’alimentaire qui n’est pas suffisant pour mes larves. En effet l’apport d’aliments pour coraux a tendance a rapidement polluer l’eau. Des renouvellements d’eau à même densité saline sont alors nécessaires pour limiter cette pollution mais je m’interroge à leur sujet, voyant une dégradation de mes larves à chacun d’eux. Leur fréquence n’est peut être pas suffisante, ou trop importante ? Autre interrogation, celle relative à mon système de brassage et d’aération de l’eau qui pourrait porter préjudice aux larves ou au phytoplancton même. Je fais actuellement des recherches pour approfondir mes connaissances à ce sujet. Prochain test : l’alimentation avec la souche de Dunaliella Salina qui pourrait régler certains de mes soucis.
Jour 20 environ :
Les larves ont effectué plusieurs mues pour se métamorphoser en adultes miniatures durant la 2nde étape de vie en eau saumâtre. Devenues jeunes crevettes de 5mm, capables de nager et de marcher, elles suscitent à ce stade une désalinisation de l’eau. Cette étape se réalise, à priori, en pratiquant des changements d’eau successifs avec de l’eau douce sur 3 à 4 jours jusqu’à obtenir une salinité insignifiante. Dès leur métamorphose en mini-crevettes, les juvéniles consomment à nouveau des algues et des détritus en fond de bac comme les adultes. Il est donc nécessaire de réincorporer de la mousse de java à ce moment. Cela me mène à penser qu’un 3ème bac d’algoculture me serait peut être nécessaire afin de dessaler mon eau de nursery à l’aide de celle de ce bac là. Ou peut-être, d’utiliser l’eau de mon bac communautaire pour se faire mais sera-t-il suffisamment riche en algues avec les adultes dedans ? Voilà encore des pistes de réflexion à mener… Quoiqu’il en soit, une fois que leur taille est convenable, il suffit de les introduire dans le bac communautaire pour les laisser grandir.
Protocole 2
Jour 0 – 4 à 5 semaines : il est recommandé de préparer deux bacs :
- l’un avec de l’eau douce issue du bac communautaire où se trouve les femelles porteuses dans lequel il faut ajouter beaucoup de plantes de type lentilles d’eau et mousse de java. Ce protocole recommande de placer cette aquarium durant 2 semaines en plein soleil pour que l’eau se charge en micro-algues qui serviront de nourriture aux larves. L’optique est de rentrer l’aquarium lorsque l’eau est devenue complètement verte.
- l’autre aquarium se destine à l’eau saline avec un dosage de 33g/l de sel dans lequel il est recommandé de démarrer l’élevage de phytoplancton avec l’achat d’une souche de telle que la Dunallella Salina.
Par suite, les deux aquariums doivent être placés dans un endroit assez sombre et chauffés à 26°C. Les femelles grainées doivent alors être importées dans l’aquarium d’eau douce jusqu’à éclosion. Si une seule femelle est grainée, il est recommandé de l’accompagner d’autres femelles non grainées afin d’éviter le stress d’une solitude non naturelle avant l’expulsion des larves.
Jour 0 : A l’éclosion des larves, ces dernières doivent bouger de manière saccadée dans le bac d’eau douce. Il faut alors retirer les femelles adultes et laisser les larves 5 à 6 jours dans ce bac d’eau douce verte, toujours à 26°C.
Jour 5 à 6 : à ce moment, la larviculture débute, il faut transférer les larves dans le bac d’eau de mer déjà préparé et dosé à 33 g/L (salinité) par une longue acclimatation en goutte à goutte. Les paramètres de ce bac doivent rester constants.
Jour 20 à 30 : les larves ont effectué plusieurs mues pour se métamorphoser en adultes miniatures durant la 2nde étape de vie en eau saumâtre. Devenues jeunes crevettes de 5mm, capables de nager et de marcher, elles suscitent à ce stade une désalinisation de l’eau. Cette étape se réalise en pratiquant des changements d’eau successifs avec de l’eau douce sur 3 à 4 jours jusqu’à obtenir une salinité insignifiante. Dès leur métamorphose en mini-crevettes, les juvéniles consomment à nouveau des algues, des détritus en fond de bac ou nourriture pour crustacés et poissons comme les adultes. Une fois que leur taille est convenable, il suffit de les introduire dans le bac communautaire pour les laisser grandir.
Je n’ai pas encore essayé ce second protocole, plus récemment trouvé dans la littérature, qui se veut très sensiblement différent du premier et qui me parait plus construit et anticipatif. Un essai ne saurait donc tarder, affaire à suivre !
Si vous avez des suggestions, n’hésitez pas à m’envoyer un message au biais du formulaire de contact !!
PRIX : Pas de vente
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